L’hiver est là, accompagné du froid et de nombreuses crues. C’est une période redoutée. La pêche est difficile, les poissons peu réceptifs et les conditions rudes. Pourtant, lors de la montée des eaux, nous entrons dans l’une des meilleures périodes pour pêcher le silure. Maxime Albert, spécialiste de la pêche du silure, nous partage son expérience et sess conseils pour réussir durant une crue hivernale.
Notre expert est formel et répond avec engouement à la première question : oui il est impatient de pêcher les rivières en crue car c’est la meilleure saison pour capturer les poissons trophées ! Pour Maxime, qui pêche le silure sur la Loire, c’est le panard ! L’ambiance hivernale sur le fleuve est unique, il y a beaucoup moins de monde au bord de l’eau donc moins de pression de pêche et les poissons sont plus faciles à trouver tant les zones de tenue sont restreintes. En revanche les fenêtres d’activité des carnassiers sont plus courtes. Il s’agit d’être au bon endroit au bon moment avec la bonne technique, et surtout d’avoir un moral à toute épreuve.
Le bon moment
La première poussée d’eau charrie beaucoup de détritus et de feuilles mortes en surface, la pêche est alors complexe et c’est quand l’eau est moins sale que les niveaux montent à nouveau et qu’il fait plus froid que Maxime commence à pêcher le silure. Il précise que plus la crue est longue et plus elle est propice aux belles pêches mais aussi que plus l’eau est froide et plus on touche de gros poissons. Maxime, qui connaît la Loire comme sa poche, procède de la même façon avec les silures. Il a des valeurs de référence pour chaque zone et, selon le niveau et le débit du fleuve, il sait où les trouver. Max est le premier sur l’eau car la mise en activité des silures intervient juste avant la montée, c’est pourquoi il surveille les niveaux de la Loire une centaine de kilomètres en amont pour anticiper le phénomène sur son secteur. Une crue brutale oblige les poissons à se déplacer sans cesse et n’est pas propice à la pêche. En revanche quand les niveaux montent progressivement et/ou se stabilisent, les poissons s’alimentent et sont actifs et nos trois spécialistes sont à la pêche. À l’inverse, quand la décrue s’amorce, la pêche est plus difficile face à des carnassiers inactifs et rassasiés. Il faut affiner les techniques pour espérer les séduire les silures devenues plus méfiants. Maxime estime que pour la pêche du silure, peu importe le moment de la journée, il n’y a pas vraiment d’incidence sur le comportement du prédateur.
Le bon endroit
L’hiver, et plus particulièrement pendant la crue qui provoque des rassemblements de poissons, l’essentiel, pour trouver les carnassiers, est de ne pas pêcher dans le vide. La lecture de l’eau est donc primordiale. Un sondeur n’est pas indispensable même s’il vous fera gagner un temps parfois précieux lors des courtes journées hivernales. La plupart des postes sont accessibles du bord, mais le pêcheur embarqué pourra utiliser un éventail plus large de techniques. On privilégie les zones tourmentées avec un mélange d’eau et des amortis proches. Notre expert cite tous les embouchures, les confluences et les zones de calme créées par ces rencontres de courant. Maxime pêche beaucoup de culs d’île sur le fleuve aux berges souvent dégagées.
La bonne technique
Maxime pêche au chatterbait lors de la montée des eaux, il les anime en linéaire lent, à la limite du décrochage de la palette. Puis il change de technique à la décrue, réduit la taille de sa bouchée et la puissance des vibrations et pêche avec des shads de dix à quinze centimètres, montés en texan ou sur têtes plombées.
Le moral d’acier
Observer, analyser, acquérir de l’expérience au bord de l’eau et partager entre pêcheurs pour réussir à trouver les clés qui mènent aux captures. Réussir à trouver la strike zone, comme Maxime qui se souvient de son premier rassemblement de silures sur lequel il a cumulé treize poissons dans l’après-midi et a retrouvé un poste déserté le lendemain. Pour réussir pendant les crues, le mental est essentiel ! Il faut avant tout y croire, aller à la pêche et ne pas avoir peur du capot, du froid.